Vers une « Europe de la santé » à marche forcée – 3/3

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UE Santé Chap. 3

 

Par Joël Perichaud, Secrétaire national du Parti de la démondialisation chargé des relations internationales
 

Disons-le tout net, l’Union européenne est contre l’écologie. Ses décisions ont des conséquences monstrueuses. Ses grandes déclarations, la main sur les étoiles, en faveur de mesures pour « sauver la planète » avec son « pacte vert », ne sont qu’enfumages destinés à cacher la réalité de sa politique pour verdir son image fanée et in fine empoisonner les peuples des pays pris dans ses filets. Démonstration avec le glyphosate et l’exportation de pesticides.

Ecolo l’UE ? Honteuse fumisterie !

Glyphosate : un pas en avant, trois pas en arrière

En mars 2015, le glyphosate, principal herbicide utilisé au sein de l’Union européenne, est classé comme cancérigène probable pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Mais rien ne change : 5 ans plus tard, selon les estimations, le glyphosate se retrouve dans la moitié des aliments consommés par les êtres humains.
Rien d’étonnant puisque l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) conclut systématiquement (depuis sa création en 2002), son rapport annuel ainsi : « Les produits alimentaires analysés ne sont pas susceptibles de constituer un problème pour la santé des consommateurs ».
Toujours en 2015, le gouvernement suédois avait saisi la justice européenne contre la Commission en raison de son inaction. Malgré un jugement en faveur de la Suède, la Commission a retardé les actions nécessaires et : « failli à protéger la santé humaine et l’environnement contre les menaces des perturbateurs endocriniens ».
En mars 2016, six ONG ont déposé une plainte contre les responsables de l’évaluation du glyphosate en Europe, pour déni des effets cancérogènes et contre la possibilité de voir ré-autoriser cette molécule sur le marché européen.
Au-delà de ces « manœuvres de retardement », les manipulations du secrétariat général de la Commission, épaulé par les directions générales (DG) de l’agriculture, de l’entreprise, du marché intérieur et même de la santé, ont tenté d’affaiblir les critères de définition des perturbateurs endocriniens (1). La définition finale n’a été publiée que le 19 avril 2018, avec cinq ans de retard, car la Commission avait voulu réaliser une étude d’impact, censée présenter les différentes options de régulation possibles. En réalité, cette diversion a été utilisée par le secrétariat général pour discréditer la législation existante.

L’UE a autorisé l’exportation de plus de 80 000 tonnes de pesticides interdits

Voici un commerce dont elle ne se vante pas. Chaque année, l’UE autorise, dans la plus grande opacité, ses « champions » de l’agrochimie à produire et à exporter des tonnes de pesticides dont elle interdit l’usage en son sein en raison de leur très haute toxicité et des risques qu’ils font peser sur la santé et l’environnement. Ah qu’elle est belle la solidarité… une valeur sûre de l’UE !
En 2018, les pays membres de l’UE ont approuvé l’exportation de 81 615 tonnes de pesticides contenant des substances bannies depuis plus de dix ans sur leur propre sol. C’est l’équivalent de la quantité de pesticides vendus en France cette année-là. Si le Royaume-Uni est le premier exportateur en volume, la France est le pays qui exporte le plus grand nombre de substances prohibées différentes (dix-huit).

Au total, 41 pesticides interdits ont été autorisés à l’exportation depuis l’UE en 2018, seule année complète pour laquelle les ONG ont réussi à collecter l’ensemble d’informations couvertes par le « secret des affaires »…
L’Union européenne combine l’exploit d’empoisonner ses ressortissants et d’empoisonner tous les autres !
Sociale, solidaire et plus verte que ça tu meurs !

Alors on se bouge ?

A quand la fin de la tutelle de l’Union européenne ?
A quand la sortie de cette tragique structure supranationale qui agit, avec nos impôts, uniquement au service du libre-échange et au mépris des peuples pris dans ses nasses ? A quand l’éradication du chômage, la fin de la destruction des services publics, de la protection sociale, de l’allongement du temps de travail, des délocalisations ? A quand le retour de l’indépendance nationale et de la démocratie ?

Alors debout ! Réveillez-vous, si c’est encore possible, vous les écologistes convaincus, les syndicats de la CES ! Quittez le navire européiste et rejoignez la lutte pour la souveraineté populaire qui ne peut être que nationale. Et vous le savez bien !

Une relecture de la déclaration de Cocoyoc ? Une piste sociale, solidaire, écologique et internationaliste  !

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Note
1. https://www.liberation.fr/planete/2019/05/09/comment-la-commission-europeenne-a-tente-d-affaiblir-la-protection-contre-les-pesticides_1725702/.
Pour aller plus loin…
-    Déclaration de Cocoyoc :
https://www.pardem.org/environnement-la-declaration-de-cocoyoc
-    Déclaration du 4e forum de la Coordination européenne pour la sortie de l’euro, de l’Union euro-péenne et de l’Otan :
https://www.pardem.org/node/4845
- Non à la privatisation des retraites par l’UE :
https://www.pardem.org/node/5149
- Chianciano Terme (Italie) : "Que faire après l’Union européenne ? » :
https://www.pardem.org/node/4655
- Démondialisons ! La série – Épisode 11 :
https://www.pardem.org/demondialisons-la-serie-episode-11
-    Conférence débat organisée par le M17 (groupe de Gilets jaunes) à Orvault (44) :
https://www.pardem.org/node/5154
-    La transformation de la Commission européenne en gouvernement de l’UE :
https://www.pardem.org/la-transformation-de-la-commission-europeenne-en-gouvernement-de-lue
-    Sommet européen : Arsenic et vieilles dentelles…
https://www.pardem.org/sommet-europeen-arsenic-et-vieilles-dentelles
- Union pour un référendum sur l’Union européenne :
https://www.pardem.org/union-pour-un-referendum-sur-lunion-europeenne