Pour un printemps de la souveraineté du peuple

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Manifestation de soutien d'espagne
Appel à une manifestation de soutien au peuple français à Madrid

 

Le peuple de France ne s’en laisse pas conter ! Il a commencé à reprendre la main. Il fait son 49.3 social et populaire. Les images des manifestations, des blocages, de l’effet des grèves sur le pays circulent désormais dans le monde. A contrario de la rengaine des commentateurs, l’image de la France n’est pas égratignée. C’est celle d’un peuple fier et courageux. D’un peuple héritier de la Révolution française, de 36, de 68, et même de 2005 ! Et qu’il est bon le message envoyé aux autres peuples. Et qu’ils sont appréciables les commentaires provenant d’ailleurs. Et les soutiens, comme ceux provenant d'Espagne. Le monde découvre avec surprise et inquiétude les dispositions de notre constitution. En fait, ce qui est abîmé c’est l’image du Président de la République et de son gouvernement, celle d’un président entêté dont la seule réponse à l’exigence de justice sociale du peuple est d’envoyer sa police avec une vigueur semblable à celle mise en œuvre contre les Gilets Jaunes par Macron1 !

Cependant, même si la réforme des retraites est adoptée légalement, elle reste illégitime. Le peuple n’en veut toujours pas et exprime encore avec vitalité son refus de payer pour les riches, les oligarchies, les multinationales, les banques... Le soutien de la population à la mobilisation ne faiblit pas, il reste très élevé avec 71%. La peur a désormais changé de camp : la visite du Roi Charles a été reportée. Pas de repas de rois à Versailles, ni de déplacement à Bordeaux où l’Hôtel de ville a subi des dégâts. La sécurité n’aurait-elle pas pu être assurée ? Les 4 000 policiers et gendarmes dédiés à ces happy-fews auraient-ils manqué à la répression des manifs ? Le peuple aurait-il eu envie de partager la brioche de la Reine Brigitte ?

Nous ne reviendrons pas ici sur les propos détaillés Macron2, le pompier pyromane qui s’est exprimé à la télévision le 22 mars. Ils suent la suffisance et puent le mépris. Cet homme-là est président de la République. Il se pense détenteur de tous les pouvoirs. Élu par défaut, sur un chantage au barrage au chaos qu’aurait représenté le RN. Toujours est-il, et même si le Pardem n’a jamais penché du côté de l’extrême droite, qu’il faut regarder la réalité en place. Le chaos aujourd’hui c’est Macron. Quand il prétend parler aux Français, ce phraseur est en lévitation. Il regarde le peuple comme un gêneur, un obstacle à sa volonté suprême de fabriquer de la réforme néolibérale à jet continu. Il voit la France du haut de son trône présidentiel qui lui confère, de fait, par la Constitution de la Ve République, des pouvoirs exorbitants, loin, trop loin de la souveraineté du peuple. Le boomerang lui revient en pleine face. Plus il phrase et plus la France s’embrase ! Mobilisation record le 23 mars où les jeunes ont fait une entrée remarquée. Et l’intersyndicale tient le coup encore une fois et appelle à une nouvelle manifestation le 28 mars et à des rassemblements de proximité ce week-end.

Censurer le gouvernement et le président de la République et ouvrir un processus constituant

49-3, 47-1 et 44-3 etc. Jamais les Français n’avaient autant appris sur la Constitution actuelle, au point que s’amplifie sa remise en cause. Macron2 est décidément d’une efficacité redoutable !
Sur le fond, ce qui se produit désormais est un rapprochement entre les revendications des Gilets Jaunes qui réclamaient du pain et de la démocratie, de l’essence et de la souveraineté nationale et populaire, des salaires dignes et du respect, avec celles des salariés en grève et des manifestants contre la réforme des retraites qui veulent de la justice sociale et de la démocratie.
Alors, les Français veulent non seulement imposer leur 49-3 populaire et censurer le gouvernement et le chef de l’État mais ils ont ouvert la porte à la suite des changements de fond indispensables.
Le temps est ainsi venu de concevoir un véritable processus constituant partout en France, partout où les citoyens sont en lutte. Le Pardem est prêt à y participer activement. Avec ceux et celles qui revendiquent la souveraineté de la France, de son peuple, non seulement sur les institutions mais aussi et en même temps, sur le travail, sur la répartition des richesses, sur les droits sociaux, sur l’économie, sur la préservation de l’environnement, sur les services publics, sur la protection sociale… sans omettre le rôle néfaste de l’Union européenne qui tire les ficelles de toutes les politiques des pays membres, toujours au bénéfice des riches, des puissants, des banques, bref des néolibéraux et capitalistes.

C’est le sens de la résolution de congrès du Pardem qui se tient ce week-end des 25 et 26 mars.