Liberté pour Julian Assange !

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par Joël Perichaud secrétaire national du Parti de la démondialisation chargé des relations internationales.
le 17 novembre 2019


Aujourd’hui, Julian Assange est détenu dans une prison de haute sécurité, à Belmash, dans le sud-est de Londres. Son délit : avoir rendu publics les crimes commis par la CIA.
Si Julian Assange est extradé vers les États-Unis, il sera vraisemblablement condamné à une peine allant jusqu’à 100 ans de prison.
Depuis qu’il a été expulsé de l’ambassade de l’Equateur à Londres, ses soutiens se battent pour sa libération avec le slogan « don’t shoot the Messenger » (ne tirez pas sur le messager).

Un lanceur d’alerte

Julian Assange, qualifié de traître et recherché par les services de renseignements américains, a reçu de nombreux prix des Nations Unies et de la presse libre :
• le prix Sam Adams ;
• en 2010, il a fait la couverture du magazine Time et a été considéré parmi les 100 personnes les plus influentes dans le monde ;
• le prix de la Paix de l’Université de Sydney en Australie, pour son courage et son initiative dans la lutte pour les droits humains. ;
• En 2011, il reçoit le prix du journalisme pour la meilleure contribution à l’information et a été proposé par Snorre Valen (parlementaire norvégien) pour le prix Nobel de la Paix.

Julian Assange est le créateur de WikiLeaks qui, faut-il le rappeler, est un organisme sans but lucratif qui publie des documents d’intérêt public tout en préservant l’anonymat de ses sources. Lors de son lancement en décembre 2006, WikiLeaks s’est concentré sur la politique étrangère des États-Unis, en particulier sur la guerre en Irak et en Afghanistan et sur les violations des droits humains, révélant plans, meurtres, ventes d’armes et coups d’État. Par exemple en Libye, où le coup d’État a mis fin au gouvernement du général Kadhafi, en Irak avec Saddam Hussein et en Afghanistan, avec Oussama ben Laden. Selon les documents publiés par WikiLeaks sur la guerre en Irak, les autorités américaines n’ont pas enquêté après des centaines de rapports dénonçant les abus, tortures et assassinats systématiquement perpétrés par la police et l’armée irakiennes, alliées des forces internationales qui ont envahi le pays. Ces rapports sont pourtant étayés par des preuves médicales et connus du Pentagone.

WikiLeaks et Assange ont également montré que les millions d’armes vendues par les États-Unis à l’Arabie saoudite sont utilisées pour bombarder et liquider le Yémen. 

Vengeance…

Julian Assange s’est réfugié et a vécu enfermé, pendant près de 8 ans (19 juin 2012 au 11 avril 2019), dans deux pièces à l’ambassade de l’Equateur à Londres grâce à l’ancien président Rafael Correa qui, malgré les pressions américaines et les menaces économiques, lui a accordé le droit d’asile. L’actuel président, Lénin Moreno, lui a retiré son droit d’asile et la nationalité équatorienne qui lui avait été accordée, sous (faux) prétexte de conduite indigne et violente. Cette version mensongère a été réfutée par l’ancien consul de l’Equateur qui a confirmé que Lénin Moreno avait subi des pressions de la part des États-Unis et du gouvernement conservateur britannique et que, contrairement aux traités internationaux, Moreno avait autorisé l’entrée de la police britannique dans l’ambassade d’Equateur pour « exfiltrer » Julian Assange par la force.
Julian Assange, est privé de liberté depuis près de 8 ans sans accusation réelle et sérieuse contre lui (espionnage !) mais la CIA et le gouvernement étasunien, exercent des pressions sur les gouvernements qui leur sont inféodés. En effet la révélation des secrets de l’intervention des Etats-Unis dans les guerres d’Irak, d’Afghanistan et du coup militaire en Libye, qui a vaincu et assassiné le général Kadhafi, sont gênantes et sont à l’origine de l’émigration de milliers de Libyens en Europe, désespérés par la situation économique et l’insécurité dans leur pays.

Urgence pour Assange

Après tant de combats et d’injustice, d’emprisonnement, de violence, la santé (physique et mentale) de Julian Assange s’est très fortement dégradée. Sa mort, en prison, serait une « libération » pour Trump, l’État profond US (complexe militaro-industriel, CIA) et ses affidés. Ne laissons pas un nouveau crime se commettre et sauvons Julian Assange, l’un des héros de notre temps.

« Don’t shoot the Messenger » Liberté pour Assange !