G5, G7, G8, G20… Spectacle du désastre en continu

le monde déteste le G7

Par Michèle Dessenne, Présidente du Parti de la démondialisation

le 1er septembre 2019

La saga de ceux qui sont présentés comme les « grands » de ce monde est un piètre spectacle de faste et de clinquant. Relayés et diffusés massivement et en continu par les médias acquis à la cause néolibérale, toujours prompts à mettre en lumière les discours absurdes et mortifères des dirigeants des pays entièrement dévoués à la mondialisation qui décapite les droits sociaux et la souveraineté des peuples, ces « événements G », mis en scène par des pro du mensonge en bandes organisées, ont un goût infect. Celui du mépris pour la « vraie vie », de la réalité quotidienne de millions de personnes sacrifiées, exploitées et soumises à l’injustice.

Qu’on en juge ! Le film Le G7 à Biarritz est un plagiat des reportages télévisés des années 60 commentés par Léon ZItrone, le spécialiste des cérémonies mondaines et des mariages princiers, robes hors de prix, repas de gala et défilés de belles voitures. Cette année nous avons eu droit, en prime time, aux journées des first ladies, en shopping, évidemment, passionnées de nappes basques (on les imagine dresser la table et y servir le bon petit plat, mijoté par leur soin, à base de piment d’Espelette !).
Sans oublier bien sûr les ʺinvités surprisesʺ tels le représentant iranien et le chef d’Etat brésilien ainsi que l’événement imprévu (on rigole) « Tête à tête Trump/Macron »… qui ont fait crépiter les flashes et vrombir les tweets ! En cerise sur le gâteau (basque bien sûr), des rebondissements ont été servis aux média affamés. Impossible d’échapper au scandale des méchantes paroles contre Brigitte, et par ricochet contre son jeune mari… Après un stage de revitalisation esthétique, amplement relayé par les médias cet été, il est vrai que les résultats méritaient bien un gros plan. Ah, vraiment que ces gens du Brésil manquent de savoir-vivre et d’élégance. Le peuple de France a eu alors pour mission de défendre le couple royal (heu non présidentiel) malmené par ce rustre.

Le Verbe pour masquer l’immobilisme et la ringardise

Bref, revenons aux choses sérieuses : notre président, droit dans son verbe (à défaut de ses bottes) annonçant qu’il dirait non au traité UE/Mercosur « en l’état ». Ouah c’est viril ce coup là, ça rassure les agriculteurs français déjà soumis au CETA et au système de fixation des prix agricoles par le marché. Qui peut croire un instant que la France de Macron désobéira à Merkel et à l’Union européenne ? On nous prend pour des blaireaux, comme d’habitude.
Autre requiem joué à plein tube : la forêt amazonienne dans les flammes, « poumon » du monde, sacrifiée par de sauvages Brésiliens, avides de profit, à mille lieues des sincères préoccupations écologiques de Macron et de l’Union européenne ! Très beau morceau, interprété certes sans finesse mais délicieux à l’oreille écologisée du moment. Peu importe que la protection de l’environnement, de la biodiversité, de la sauvegarde de la planète et de l’humanité n’engendre aucun changement sur les causes réelles et sérieuses de la destruction galopante des éco systèmes et de la santé des êtres humains, c’est-à-dire le libre-échange. Le spectacle d'un capitalisme vert vertueux est en tournée mondiale et nobody ne doit manquer d’y assister en applaudissant à tout rompre. Chapeau l’artiste !
Toutes les vieilles recettes factices ont été déroulées, tout comme les tapis rouges. Il ne reste que les déchets à recycler à l’issue de la représentation du grand battage médiatique et du déploiement sécuritaire qui a littéralement fait de Biarritz une ville assiégée, occupée, coupée du monde, entièrement livrée en pâture aux représentants des classes dominantes. Et aussi à régler le sort des manifestants et autres trublions insensibles à la beauté du Verbe et des images, arrêtés et poursuivis en justice. Mais ce n’est pas le principal d’ailleurs les médias n’y porteront aucun intérêt.

Les nations au cœur des solutions, les peuples à leur tête !

On est en droit de soupçonner que l’animateur vedette du G7 avait pour but de défendre ses intérêts politiciens nationaux. Faire diversion pour contrer la rentrée sociale et politique tourmentée qui s’annonce, avec en fond de scène les Gilets jaunes qui pourraient faire leur retour et des syndicats affirmant qu’ils sont prêts à en découdre avec le pouvoir face aux contre réformes macronniennes.
D’ailleurs, en toutes matières, c’est bien au plan national que se joue l’avenir. Evidemment, si la volonté de changement est réelle, c’est par la souveraineté recouvrée via une constituante populaire que des solutions contre le chômage de masse, la précarité, la pauvreté, le désastre environnemental, notamment, pourront émerger. Et certainement pas avec la vieille Union européenne, qui rampe aux pieds des Etats-Unis et qui pianote une partition monétaire dictée par les multinationales et le capital financier. L’avenir, « l’innovation » comme ils disent (notion qui crépite désormais dans tous les domaines comme une vertu de la modernité), c’est l’émancipation des tutelles supra nationales rigides et technicistes, c’est la sortie de l’euro, de l’OTAN et la construction de nouvelles relations internationales fondées sur la coopération choisie et réciproque en lieu et place de la concurrence libre et non faussée. L’innovation, la création, les réponses aux enjeux actuels c’est une nouvelle révolution salutaire en devenir : la démondialisation !

 

Regardez l’entretien de Jean-Michel Toulouse, membre du Conseil national du Pardem, à RT le 26 août

 

https://www.youtube.com/watch?v=e23JZlFVsZ8