Bruno Lemaire : « La réindustrialisation de la France a commencé »

arjowiggins

Par Annik Plaçon, membre du Conseil national du Parti de la démondialisation
le 5 avril 2019

Quelle impudence ! Après GM&S, Général Electric ou Ford, c’est Arjowiggins qui s’ajoute à la liste des plans sociaux affectant l’industrie française. 1104 emplois supprimés dans la fabrication de papiers de spécialité, couchés, laminés, des produits haut de gamme.


Pourtant l’Etat pouvait faire quelque chose. Bpifrance, banque publique d’investissement, « de financement et de développement des entreprises » que le gouvernement envisagerait de mobiliser pour lancer un grand emprunt de réindustrialisation nationale, est actionnaire à hauteur de plus de 15% du groupe Sequana propriétaire d’Arjowigins à qui il prêtait au taux de 14%.
Les derniers exemples de fermetures inciteraient plutôt à penser que les américains s’allient au gouvernement français pour désindustrialiser la France.
A ce propos signalons que sur Sequana pèse un risque de 138 millions d’euros résultant d’un vieux litige lié à la dépollution d’une rivière dans le Wisconsin (USA).
L’action du gouvernement est encore moins glorieuse en ce qui concerne une autre filiale de Sequana, Arjowiggins Security qui fabriquait jusqu’au 01/01/2019, le papier sécurisé servant à l’impression de billets de banque et de nos documents officiels, comme les cartes grises, les passeports et cartes d’identité.
Cette usine qui employait 220 salariés à Jouy-sur-Morin, 77, lieu-dit : « Crèvecoeur » !!! et pour laquelle la communauté de communes à investi 600000 e en infrastructure a été vendue en mai 2018, à un obscur fonds d’investissement germano suisse, Blue Motion Technologies, spécialisé dans les entreprises en difficultés.
L’Etat client et actionnaire a maintenu ce site déficitaire pendant 2 ans, puis a fait faire le double sale boulot de perdre le contrôle sur la fabrication de ses documents officiels, élément de sa souveraineté et de licencié 200 personnes !

Au total, sur les mois de Novembre, Décembre 2018, et janvier 2019, on compte 13 fermetures d’usines de plus que d’ouvertures et ce n’est malheureusement pas fini.