Démission de P. de Villiers : L'indépendance de la France en jeu

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28 juillet 2017

Dans un communiqué du 19 juillet 2017 (lire ci-dessous), le chef d’état-major des armées et général d’armée Pierre de Villiers déclare : « Dans les circonstances actuelles, je considère ne plus être en mesure d’assurer la pérennité du modèle d’armée auquel je crois pour garantir la protection de la France et des Français, aujourd’hui et demain et soutenir les ambitions de notre pays ».

Cette démission intervient à l’issue d’un conflit entre Emmanuel Macron et le chef d’état-major des armées au sujet des choix budgétaires imposés par le « mal élu » de l’Élysée.

Contrairement aux affirmations mensongères de Macron, le chef d’état-major des armées n’a jamais fait part publiquement de ses critiques contre les choix budgétaires frappant pour la énième fois son ministère. C’est dans l’enceinte du huis clos de la Commission de Défense de l’Assemblée Nationale qu’il s’était exprimé – comme il en avait le devoir – pour répondre aux questions posées par les parlementaires dont le rôle est précisément de contrôler l’exécutif.

Audition du général Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées
http://www.assemblee-nationale.fr/14/cr-cdef/16-17/c1617028.asp

 

Le coup de menton de Macron suit de près celui de François Fillon alors candidat à la présidentielle qui, en mars dernier, recadrait le chef d'état-major des armées par interview interposée. Le général de Villiers plaidait alors pour une augmentation du budget de la Défense…

Même cause, même résultat. Fillon et Macron étaient déjà d’accord pour « faire des économies » et s’agenouiller devant Sainte Austérité de l’Enfant Moscovici de l’UE.

Mais ce qui est réellement en jeu est l’indépendance et la souveraineté de la France. Les coupes budgétaires imposées par la république en marche (LREM) et ses soutiens viennent achever la destruction des capacités militaires de notre pays commencée sous la présidence Chirac, avec la suppression du service militaire le 28 mai 1996, la vente d’installations militaires, etc.
Aujourd’hui, notre autonomie, donc notre indépendance, est très fortement altérée : appartenance à l’Otan, dépendance des USA pour les drones (Reaper, fabriqués par l’industriel américain General Atomics), volonté d’une « Europe de la défense » qui serait une véritable politique de défense « communautaire », casse de l’outil industriel français par la ministre des Armées Sylvie Goulard qui a annoncé clairement la fin de « certaines facilités industrielles de la France » comme prélude à une véritable mutualisation des moyens technologiques et de production de l’Union, ce qui revient à désarmer la France pour armer l’Europe…

Toute la bêtise et la nocivité du raisonnement et de l’argumentation basés sur la réduction des déficits publics et de la règle des 3% apparaît. La mentalité d’épicier est contraire à l’indépendance nationale. La volonté politique des gouvernements successifs est de « fondre » notre pays dans des organisations tentaculaires qui dissolvent notre souveraineté : Otan et UE. Ils le justifient par des raisons financières.

La preuve est une nouvelle fois faite que pour décider de l'avenir de la France, il est urgent de sortir de l’UE, de l’euro et de l’Otan.


*Communiqué du général d’armée Pierre de Villiers du 19 juillet 2017 :

J’assume les responsabilités de chef d’état-major des armées depuis trois ans et demi. Je suis pleinement conscient de l’honneur qui m’est fait, de la confiance qui m’a été accordée et des devoirs qui sont attachés à cette fonction.

J’ai toujours veillé, depuis ma nomination, à maintenir un modèle d’armée qui garantisse la cohérence entre les menaces qui pèsent sur la France et sur l’Europe, les missions de nos armées qui ne cessent d’augmenter et les moyens capacitaires et budgétaires nécessaires pour les remplir.

Dans le plus strict respect de la loyauté, qui n’a jamais cessé d’être le fondement de ma relation avec l’autorité politique et la représentation nationale, j’ai estimé qu’il était de mon devoir de leur faire part de mes réserves, à plusieurs reprises, à huis clos, en toute transparence et vérité.

Dans les circonstances actuelles, je considère ne plus être en mesure d’assurer la pérennité du modèle d’armée auquel je crois pour garantir la protection de la France et des Français, aujourd’hui et demain, et soutenir les ambitions de notre pays. Par conséquent, j’ai pris mes responsabilités en présentant, ce jour, ma démission au Président de la République, qui l’a acceptée.

J’éprouve une vraie reconnaissance envers nos soldats, nos marins et nos aviateurs avec lesquels j’ai partagé ma vie, pendant quarante-trois années, au service de la nation, en toute sincérité. Je sais pour les connaître qu’ils continueront à assurer la mission aux ordres de mon successeur avec autant de détermination et de fidélité.

Je reste indéfectiblement attaché à mon pays et à ses armées. Ce qui m’importera, jusqu’à mon dernier souffle, c’est le succès des armes de la France.

Général d’armée Pierre de Villiers