Le Monténégro entre dans l’OTAN

Le Monténégro est devenu, lundi 5 juin, le 29e membre de l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique-Nord). C’est la plus petite des républiques de l'ex-Yougoslavie.

En 2015, l’annonce de l’adhésion de ce petit pays majoritairement slave et orthodoxe avait entraîné des manifestations organisées par l’opposition. Comme les négociations avec l’Union européenne, cette soumission à l’OTAN a été imposée par Milo Djukanovic, ancien premier ministre de 1991 à fin 2016, avant de passer la main à Dusko Markovic.

Lors d’une cérémonie au département d’Etat américain, Dusko Markovic et le ministre des affaires étrangères Srdjan Darmanovic ont remis au gouvernement américain et à « l’Alliance », les clés de ce petit pays de 620 000 habitants.

 

A Bruxelles, sur des images qui ont fait le régal des réseaux sociaux, M. Markovic s’est vu écarté de manière significative et sans ménagement par Donald Trump cherchant à se placer au premier rang pour la photo.

L’entrée du Monténégro, indépendant depuis 2006, favorisera « la stabilité dans l’ouest des Balkans », et « la paix et la sécurité internationale », a triomphé Jens Stoltenberg (secrétaire général de l’OTAN)…et peaufine la stratégie d’encerclement de la Russie… 

Le ministère monténégrin de la Défense assure que le pays versera annuellement 450 000 euros au budget de l'Alliance atlantique (soit 0,027 % du budget annuel de l'organisation), ce qui est très acceptable puisqu’il s'agit « d'investissements dans l'avenir du pays, […] notamment dans sa sécurité et modernisation ».

Quant aux exigences de l'OTAN (dépenses pour la défense de 2 % du PIB national), ce niveau sera atteint à l'horizon 2024. « Les moyens seront investis exclusivement dans le système de défense monténégrin », explique le ministère. En 2017, le budget de la défense de ce pays est de 45 millions d'euros.

Milan Knezevic, député de l'opposition confirme le montant de 70 millions d'euros par an : « Je répète aux citoyens du Monténégro. La seule réalité est que l'adhésion à l'Otan coûtera 2 % du PIB, soit 70 millions d'euros par an et c'est incontestable ». Selon lui, cette ponction impactera le budget d'autres ministères, dont celui du Travail, des Finances et de l'Enseignement. Rappelons qu’en 2017, les recettes de l'État sont évaluées à 1,551 milliard d'euros, et que les dépenses sont de 1,785 milliard d'euros.

L’OTAN et les USA contrôlent désormais tout le littoral nord de la Méditerranée, de Gibraltar à la frontière turco-syrienne. En fait, l’adhésion du Monténégro à « l’Alliance » est une provocation de plus contre Moscou et coûtera cher au peuple de ce pays.