L’Allemagne annonce une nouvelle vague d’austérité en Grèce

Depuis son arrivée au pouvoir et en particulier depuis la victoire du OXI (Non) au référendum du 5 juillet 2015 avec 61,32% des suffrages, A. Tsipras et les gouvernements Syriza se sont couchés mille fois devant l’Union européenne. La révolte gronde et A. Tsipras ne voit sa survie politique que s’il réussit à convaincre ses « créanciers» de réduire la dette grecque soit en diminuant le taux d’intérêt, soit en allongeant la durée de remboursement ou les deux.

 

Malgré son obéissance totale à l’UE, ce sera difficile… Pour la troisième fois, le ministre allemand refuse la demande de la Grèce concernant sa dette.

Lors d’un Congrès de banques vendredi dernier à Francfort, le ministre allemand de l’Economie, Wolfgang Schaüble a continué ses provocations envers le peuple Grec. Il a affirmé que : « les Grecs vivent au-dessus de leurs moyens. Ils bénéficient de prestations sociales et de pensions hors de proportion avec leur revenu intérieur brut – et même supérieures à celles qui existent en Allemagne ».

Selon lui « la Grèce n’a pas de problème pour assurer le service de la dette au cours de la décennie prochaine ». Il a à nouveau dit qu’un allègement de la dette grecque freinerait la mise en oeuvre des réformes.

Toujours selon M. Schaüble, la Grèce ne réalise pas les réformes nécessaires au développement du pays dans plusieurs domaines : les services publics, la question du travail et la réglementation du marché intérieur.

« Ceux qui parlent aujourd’hui d’allègement de la dette grecque découragent ceux qui veulent des réformes » a-t-il déclaré. Il a soutenu, (journal « Passauer Neue »), que la discussion concernant l’allègement de la dette porte tort à la Grèce. « Celui qui dit : « Nous allons diminuer ta dette » fait du mal à la Grèce », a-t-il  déclaré en vue de la réunion de l’Eurogroup prévue le 5 décembre.

M. Schaüble a soutenu que le problème du pays n’était pas la dette, mais le manque de compétitivité et a souligné que l’allègement du fardeau ne ferait que diminuer la volonté de réformes. Il insiste pour le report de toute discussion à ce sujet à la fin de la réalisation du programme : « Si nous en parlons maintenant, cela amoindrira la disposition du gouvernement à réformer ».

Nouvelle vague d’austérité

Les déclarations de M. Schaüble sont révélatrices du mépris profond qu’il a pour le peuple grec et pour le pays où tous les mémorandums qu’il a imposés ont échoué. En effet, depuis presque neuf ans, la Grèce subit une grave récession et une austérité d’une sauvagerie inouïe.

Ce faisant, M. Schaüble tourne en dérision l’Obamania qui avait envahi la Grèce : les paroles d’Obama sur la dette se sont révélées un simple exercice de relation publique, totalement ignoré par Allemagne.

Mais le pire est à venir. Les déclarations du ministre allemand annoncent une nouvelle vague de coupes brutales dans les salaires, les retraites et les dépenses publiques.

Bien que le gouvernement Tsipras soit, comme ceux qui l’ont précédé, déjà déconsidéré par sa soumission volontaire et inutile aux mémorandums, sa chute n’est pas terminée. M. Schaüble indique, avec une incroyable arrogance colonialiste, le programme de privations et d’appauvrissement que son valet politique devra appliquer demain pour le plus grand malheur du peuple grec.

Le peuple grec peut refuser ce que l’UE veut faire passer pour une fatalité. Une stratégie nationale, autour d’un véritable programme de démondialisation, est possible.

Plus que jamais, nous soutenons le peuple grec dans sa lutte pour la souveraineté nationale, première condition à la mise en œuvre d’une politique en faveur des classes dominées.