Le 31-07-2019
par Dimitris Kazakis, EPAM
Nous connaissons maintenant tous les résultats des élections législatives grecques du 7 juillet 2019.
A cause de la politique menée par Tsipras et Syriza, la Nouvelle Démocratie (ND) a remporté les élections législatives avec un score qui lui donne la majorité absolue au nouveau Parlement.
C’est la première fois depuis la période de l’après-guerre civile, qu’un parti de droite est aussi renforcé. De l’autre côté, Syriza a réussi à garder ses forces en rétablissant un nouveau bipartisme équivalent à celui des années 80-90 (entre Nouvelle Démocratie et le PASOK). C’est précisément ce bipartisme qui nous a conduit au bord de l’abîme. Environ 70% des voix se sont concentrées sur ces deux partis. Il ne faut pas ignorer le taux d’abstention important (autour de 45%) qui a facilité les choses. Tous les partis qui sont entrés au parlement sont systémiques et contrôlés, d’une façon ou d’une autre, par les créanciers.
Le peuple grec a été manipulé par les médias du système. On lui a caché la vérité sur le lendemain des élections. Durant la période préélectorale, les responsables de Syriza ont signé une série des mesures imposées par l’UE qui seront appliquées par le nouveau gouvernement. On comprend comment le système politique fonctionne en Grèce : l’un signe (le représentant de la gauche, Syriza) et l’autre applique (la droite- Nouvelle Démocratie) et en apparence, ils se battent car ils sont « différents ». Il ne faudrait pas oublier le changement de mentalité dû à l’effondrement de la cohésion sociale associée à une perte progressive de la conscience nationale. Le citoyen moyen vit dans une « réalité virtuelle » nourrie par les médias systémiques. Il y eut le grand moment du référendum, où malgré tout, le « OXI » (NON) l’ayant remporté, le lendemain Tsipras le transformait en OUI en assassinant l’espoir d’un peuple entier…
De notre côté (la coalition EPAM-AKKEL), nous savions que le pari d’atteindre 2% était très ambitieux. Le temps entre les deux élections n’était pas suffisant. Notre liste commune a été bouclée 15 jours avant les élections. La plupart du corps électoral ignorait notre existence. Nous n’avons pas eu accès aux médias nationaux. Généralement, on ne nous a pas accordé pas le temps d’information prévu par la loi électorale. Nous n’avons eu l’occasion de présenter notre programme, au niveau national, que deux jours avant le scrutin. Malheureusement c’était trop tard. Si on ajoute à ces difficultés celle du financement de la campagne électorale… nous pouvons expliquer notre score (0,5% des suffrages exprimés).
Le point positif est que la coalition EPAM-AKKEL n’est pas opportuniste. Nous avons à l’unanimité décidé de continuer ensemble et de lutter pour propager notre message. Nous restons pratiquement la seule voix de résistance. Nous savons que ce ne sera pas facile mais nous sommes déterminés à réussir…
A noter que nous avons organisé, le lundi 15 juillet, un débat public afin d’analyser notre score électoral et pour examiner les solutions et actions possibles.
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