L’Europe de Macron ou les salauds arrogants

L’Union européenne ne doute vraiment de rien : Depuis 2008, le Parlement européen décerne chaque année le Prix du Citoyen européen à des projets et des initiatives qui facilitent la coopération transnationale ou qui promeuvent la compréhension mutuelle au sein de l’Union européenne. Le prix, qui a une valeur symbolique, vise également à reconnaître le travail de ceux qui défendent les valeurs européennes à travers leurs activités quotidiennes.

 

En 2015, sept « Européens » ont reçu le Prix du citoyen européen pour leurs contributions à la coopération européenne et à la promotion de valeurs communes. Publiée le 3 juin, la liste des lauréats comportait la clinique grecque autogérée d’Elliniko.

 

 

La clinique communautaire métropolitaine autogérée d’Elliniko, qui prend en charge les patients qui ont perdu la couverture gratuite des soins, à refusé le prix. Ses membres ont rejeté le prix en déclarant : « il serait totalement hypocrite de recevoir un tel prix alors que l’Europe fait semblant de ne pas voir les bébés souffrant de malnutrition, les malades de cancer non assurés qui meurent, les histoires de familles souffrant de la faim et de personnes qui vivent sans nourriture, sans eau ni électricité pour une année de plus ».

 

Les membres de la clinique ont indiqué qu’ils profiteraient de leur visite à Bruxelles pour faire campagne contre le mémorandum et la politique d’austérité imposée à la Grèce par l’UE. Mais, après avoir été informée, la vice-présidente du Parlement européen, Sylvie Guillaume (Parti socialiste – France), a fait annuler les billets d’avion et l’hébergement de la délégation du centre à la cérémonie, prévue le 15 octobre 2015 à Bruxelles, en disant qu’elle ne trouvait pas leur participation appropriée sous prétexte que « L’événement et la cérémonie sont une occasion spéciale pour reconnaître tous les gagnants et ne devraient pas être utilisés à d’autres fins, et cela n’a rien à voir avec la qualité de leur action ».

 

Les membres de la clinique ont déclaré que le prix symbolisait la reconnaissance de « quatre ans de lutte pour une société plus juste pour les chômeurs non assurés qui ont été abandonnés par l’État grec durant la crise », mais ils ont rappelé que « ce combat est pour les trois millions de personnes en Grèce qui sont sans sécurité sociale, sans travail et dans la pauvreté la plus absolue en raison des politiques d’austérité imposées par le FMI, la BCE et l’UE ».

 

Dans sa déclaration, la clinique autogérée d’Elliniko cite les données de l’Institution Prolepsis sur l’appauvrissement de la société grecque : six élèves sur dix à Athènes (sur 64 écoles analysées) ont des besoins nutritionnels urgents, 11 % des élèves ne possèdent pas d’assurance-maladie, 7 % d’entre eux ont vécu pendant une semaine sans électricité en 2014, 1053 écoles ont bénéficié du programme d’aide alimentaire pour couvrir les besoins de base de 152 937 élèves.

 

La déclaration se fait aussi l’écho de l’étude du Bureau du budget du Parlement grec, selon laquelle 3,8 millions de Grecs vivent près du seuil de pauvreté (432 euros par personne) et 2,5 millions sont en-dessous de ce seuil (233 euros par personne et par mois). « Cela signifie que 6,3 millions de Grecs, 58 % de la population, vit près ou en-dessous du seuil de pauvreté », soulignent-ils.

Ces salauds infligent l’austérité à perpétuité, avec la complicité de Tsipras, et décernent des médailles aux volontaires qui se battent pour sauver les gens de la mort qu’ils ont programmé.

 

Le cynisme et la duplicité ne prendront fin qu’en sortant de ce système délétère et mortifère.