En démocratie, voter c’est choisir.
Les électeurs, au premier tour de l’élection présidentielle, ont choisi de liquider les partis duettistes de l’alternance, PS et LR. Mais le 7 mai, pour le deuxième tour, se laisseront-ils berner par les fausses alternatives qu’on leur propose ? Car malgré ce que l’on tente de nous faire croire, Marine Le Pen n’est pas l’inverse politique d’Emmanuel Macron, mais son complément indispensable et l’impasse symétrique. Il n’existe aucun véritable choix, les deux conduisent le peuple dans une impasse.
- Voter pour Marine Le Pen reviendrait à voter pour la xénophobie organisée et une vision identitaire de la nation. Ce serait voter pour un programme incapable de sortir notre pays de la crise, qu’il s’agisse du chômage et de la précarité, des services publics et de la protection sociale. Sur ces derniers secteurs, ce serait même à coup sûr une aggravation supplémentaire.
- Voter pour Emmanuel Macron reviendrait à voter pour la finance dont il est l’agent direct et pour l’Union européenne. Ce serait prolonger, donc aggraver le cauchemar cinq années supplémentaires, car Hollande faisait du Macron et Macron fera du Hollande (c’est-à-dire du Fillon, du Sarkozy, du Chirac, du Jospin…). Tout son programme repose sur les vieilles recettes néolibérales qui sont les véritables causes de la crise actuelle.
Déjouer le piège grossier du « front républicain » brandi par les duettistes de droite comme de gauche
Le 7 mai, un carton rouge doit être la réponse massive pour sortir du jeu les deux candidats finalistes. La réponse du peuple sera une abstention massive. Cet acte politique de grande portée vise, d’abord, à délégitimer le résultat de cette élection présidentielle et à affaiblir son vainqueur. Si le total des abstentions, des blancs et des nuls est supérieur à 50%, ou même dépasse le score obtenu par le gagnant du deuxième tour, c’est le peuple qui détiendra la légitimité. Il sera fondé à l’exprimer dans la rue par la mobilisation sociale. Donner un carton rouge par l’abstention massive vise à reconstituer le peuple en tant que corps politique souverain.
Il est d’autant plus important de délégitimer ces deux candidats néfastes qu’ils auront tous les deux bien du mal à réunir une majorité parlementaire claire et stable. S’ils ont été mal élus, avec une faible participation, leur capacité de nuisance, énorme pour tous les deux, en sera d’autant plus réduite. C’est donc le seul acte électoral responsable devant les dangers pour le peuple que représentent ces deux personnages.
Carton rouge aux pseudo bien-pensants à la solde du système néolibéral et de l’Union européenne
Comme en 2002, les appels à « barrer la route à l’extrême droite » se multiplient et à « sauver l’Europe » du péril que représenterait l’élection de Madame Le Pen. Un rassemblement artificiel s’est constitué pour soutenir Monsieur Macron, allant du PCF à la CFDT, en passant par Messieurs Hollande, Valls, Fillon, Juppé, Madame Arthaud, le PS, LR, EELV… Ils sont à l’unisson avec les vibrantes déclarations de Madame Parisot et de Monsieur Gattaz du MEDEF, du milliardaire Bernard Arnault… Malgré leur défaite électorale du 1er tour, il ne leur vient pas à l’idée que leur alliance prétendument anti-FN est contre-productive, suscitant au contraire un surcroît de rejet à leur encontre, qui pourrait se traduire par une forme de neutralité, voire même des signes de sympathie envers ce FN honni par l’« Établissement ».
Ils refusent de voir – ou plus exactement font semblant de ne pas voir – que les deux finalistes sont les deux faces de la même médaille, et qu’ils incarnent chacun à leur façon le système. Le FN a été installé précisément pour rendre tout choix politique impossible, en permettant l’assimilation de tout projet de démondialisation au FN. Car qui, en effet, pourrait voter pour la haine, la xénophobie, l’attisement de toutes les peurs ? Le vote pour le « moins pire » est ainsi présenté comme un acte de résistance pour sauver le pays. Les partis se revendiquant de gauche ou de droite, main dans la main avec le grand patronat, une fois encore, s’unissent pour rappeler au peuple qu’il n’y a pas d’alternative.
À chaque fois qu’un « front républicain » de pacotille se constitue, le résultat est toujours la consolidation du Front national, qui se voit ainsi formidablement crédibilisé comme l’ennemi public numéro un des partis en place. Alors qu’il en est le secret compagnon, le complément indispensable.
Avec cette conception, l’oligarchie pourra continuer éternellement d’agiter l’épouvantail FN. Il est stupéfiant d’observer, à cet égard, comment cette manipulation du PS (depuis Mitterrand) a anesthésié des colonies entières de « révolutionnaires » et d’« antifascistes » en peau de lapin, qui se font rouler dans la farine et croient encore qu’il existe actuellement une menace fasciste en France. Le FN est certes xénophobe et néfaste, mais il ne porte pas un projet fasciste dont personne ne veut aujourd’hui, surtout pas les classes dominantes qui ont à leur disposition un système bien plus efficace : l’Union européenne et l’euro.
Délégitimer le vainqueur du 2e tour
Au premier tour, pour la seconde fois dans l’histoire de la Ve République (après 2002), le nombre et donc le pourcentage des abstentions, des blancs et des nuls a été supérieur au résultat du candidat arrivé en tête, Emmanuel Macron. Ce dernier obtient 8 433 346 voix (18,21%) des exprimées, alors que le total des abstentions, des blancs et des nuls est de 10 912 694 (23,34%).
Ces Français-là ne se sont pas sentis représentés parce qu’on ne leur proposait aucune sortie crédible de l’impasse néolibérale. Ils n’ont pas oublié que nous vivions toujours dans un ordre institutionnel qui n’est plus légitime depuis que le Parlement a adopté en 2008 le traité de Lisbonne et bafoué le NON au référendum sur le traité constitutionnel de 2005. Le Pardem est à leur côté pour délégitimer dans les urnes des candidats illégitimes dans les faits.
Le Pardem appelle tous les citoyens qui ne sont pas dupes de la mascarade de ce 2e tour, tous les citoyens qui ne veulent plus du néolibéralisme, tous ceux qui ont voté au premier tour pour l’un des quatre candidats euro-critiques (Asselineau, Cheminade, Dupont-Aignan, Mélenchon), les syndicalistes, à se mobiliser le 7 mai pour infliger à Madame Le Pen et à Monsieur Macron, représentants du système, un immense carton rouge par leur abstention !
Carton rouge pour Macron et Le Pen ! Abstention citoyenne !
L’appel au carton rouge :
Contact presse : 06 42 82 89 73