Le 23-12-2022
Par jean-Michel Toulouse, membre du Bureau politique du Parti de la démondialisation
La coupe du monde de football a fait l'objet d'une belle tentative de récupération politicienne de la part de notre vibrion national, brasseur de vide et agent néolibéral en mission. Après ne pas s'être opposé à l'organisation de la coupe du monde au Qatar, après avoir - toute honte bue - critiqué celles et ceux qui y étaient opposés, après avoir déclaré qu'il ne fallait pas "politiser le sport" pour justifier sa veulerie face aux "émirs" du Qatar, cet individu néanmoins Président de la République française, a trouvé le moyen de se mettre en scène dans les tribunes, sur la pelouse et dans les vestiaires. Suant et gesticulant. Et ainsi de faire le contraire de ses déclarations : exploiter politiquement un événement sportif !
Ainsi a-t-on vu Macron plastronner dans les stades du Qatar, au lieu d'être à sa place, c’est-à-dire au milieu des Français qui se débattent avec leurs difficultés quotidiennes et dont il porte une responsabilité écrasante. Et on n'a pas cessé de le voir, dans les tribunes, dans les vestiaires, déployer sa démagogie de piètre clown, apostrophant les Bleus : « Eh les mecs, il faut la ramener cette coupe ! ». Transpirant son mépris pour les joueurs en faisant semblant de leur rendre hommage, sous la caméra bienveillante de son équipe de com, ses manigances étaient tellement risibles que personne ne s'y est trompé, même si, comme toujours, la complicité des médias aux ordres en faisait ses choux gras.
Ah quel beau voyage : deux déplacements en jet privé à l’occasion de la demi-finale puis de la finale, qui ont coûté une blinde aux finances publiques et occasionné une dépense énergétique considérable ; un séjour au pays des 6 500 travailleurs émigrés morts d'accidents du travail, victimes de l'esclavagisme mené par le patronat qatari pour la construction d'équipements d’accueil et de stades climatisés à ciel ouvert, véritable gâchis écologique. Quelle belle caution au régime féodal des émirs, et quel silence coupable sur la corruption générale de ce pays et ses tripatouillages au parlement européen. Macron, qui aurait bien voulu être un artiste, a battu en quelques jours tous les records d’allégeance et de servilité. Il a déshonoré la France par sa lâcheté et sa conduite d'histrion de l’Union européenne.
En réalité ses pitreries n’étaient pas gratuites. Il en rêvait de la victoire de l’équipe de France. Du pain et des jeux. Et surtout des jeux ! En ces temps difficiles les Français en ont bien besoin a-t-il même osé déclaré publiquement. Il aurait tant voulu réussir à faire diversion, pour reléguer au second plan son acharnement à mener sa réforme des retraites, celle qu'il s'apprête à présenter après les Fêtes de fin d'année... C'était son calcul et son espoir. Ah le fantasme de la liesse que l'on a pu observer en Argentine, vainqueur in fine, il aurait tant aimé qu’il se réalise sur les Champs-Élysées. Il se serait sans doute senti le champion de la situation. Mais las ! Malgré un excellent match, l’équipe de France a perdu aux tirs aux buts. Ce qui pourrait bien arriver à Macron un de ces quatre...
Le déshonneur n’était pas du côté des footballeurs, bien embarrassés de la présence intrusive de Macron dans les vestiaires et sur la pelouse. Le déshonneur va tout entier à cet homme indigne qui ridiculise la fonction de Président de la République et qui prend les Français pour des idiots.
Ses gesticulations ne feront oublier à personne la réalité de notre pays :
- L'industrie sur les genoux (11% du PIB contre 23% avant l’adoption de l'euro), délocalisations et licenciements quotidiens.
- 8 millions de chômeurs réels si l'on inclut toutes les situations de précarité.
- 10 millions de Français sous le seuil de pauvreté.
- Une inflation à deux chiffres pour 2023, façon macronienne de présenter ses vœux aux Français !
- Menaces de coupures d'électricité et de chauffage pour cet hiver, ce que nous n'avons pas connu depuis 1945.
- Faillites annoncées pour nombre de TPE-PME en raison de la hausse stratosphérique des prix de l’énergie due à la brillante politique de destruction d’EDF, décidée par l’Union européenne et mise en œuvre par les gouvernements français.
- Difficultés de se nourrir à partir du 10 du mois pour de plus en plus de Français alors que dans le même temps Bruno Le Maire cherche à la lanterne les surprofits du CAC 40 !
- Alignement servile sur l'OTAN dans le conflit Ukraine-Russie, où l’on peine à trouver une position indépendante de la France.
- Servilité non moins grave à l'égard de l'Allemagne qui poursuit assidument sa destruction programmée de notre puissance économique et diplomatique en entretenant le mythe d'un « couple germano-français », du genre sado-maso sans doute.
- Refus d'augmenter le SMIC et les salaires mais profits honteux des capitalistes du CAC40.
- Crise totale de l’hôpital public qui ne peut plus répondre aux besoins des malades.
Voilà ce qu'il voulait absolument faire oublier aux Françaises et aux Français. Son bilan désastreux pour le pays et son peuple.
Notre histrion, qui ne manque pas d’imagination, devra donc recourir à d'autres diversions. Il s'adonnera à de nouvelles tentatives pendant le reste de son quinquennat. Tiens tiens… ne voit-on pas déjà les propagandistes du pouvoir se démener à narrer une "nouvelle vague de Covid", histoire de provoquer la peur pour empêcher les mobilisations qui s'annoncent après les Fêtes...
Mais rien ne prouve que le peuple français se laissera prendre dans ce piège grossier.
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