Le 22-09-2025

Le 21 septembre, entouré par les siens, Léon s’est éteint à l’âge de 99 ans. Résistant il le fut dès l’âge de 16 ans contre les Occupants nazis et toute sa vie durant.
Ses camarades de Carmagnole-Liberté et du PRCF lui rendent un hommage vibrant de luttes pour la liberté et la Paix et d’engagement indéfectible jusqu’à son dernier souffle : « Camarade Léon Landini, tu restes à jamais un exemple et un honneur pour nous tous ! » sur le site d'Initiatives communistes.
Nous avons l’honneur et la chance d’avoir partagé avec lui le combat pour la démocratie, l’indépendance de la France, le retour à sa souveraineté et la défense des intérêts du peuple, et d’abord ceux des classes populaires. Les Jours heureux, il les voulait encore et encore sans jamais désarmer.
En 2014, ensemble, avec le PRCF, nous avions appelé au boycott des élections européennes. Léon était lucide sur la nature de l’Union européenne, arme redoutable contre la démocratie. Ecoutez le ! À 89 ans c’est un militant sans faille, plein d’humanité et de détermination qui parle.
Nos pensées vont à ses proches, sa famille et ses camarades du PRCF dont il était le président.
Elles s’adressent aussi à celles et ceux qui luttent pour renverser l’ordre néolibéral et son bras armé, l’Union européenne, et plus profondément le capitalisme dévastateur, l’emprise des bellicistes, la rapacité de la finance, le danger fasciste.
Léon Landini nous a transmis l’énergie vitale indispensable pour poursuivre les combats d’aujourd’hui. Merci camarade Léon !
CAMARADE LANDINI, TU RESTES À JAMAIS UN EXEMPLE ET UN HONNEUR POUR NOUS TOUS !
Par Fadi Kassem, secrétaire national du Pôle de Renaissance communiste en France,
Jean-Pierre Hemmen, fils de Fusillé de la Résistance, vice-président du PRCF
Georges Gastaud, fils de Résistant, directeur du journal Initiative communiste
Annie Lacroix-Riz, historienne, petite-fille de Déporté juif, membre du Comité central du PRCF
Hommage auquel s’associe René Barchi, fils de FTP-MOI, historien du Bataillon soviétique féminin Rodina qui combattit en France sous l’Occupation
Affectueusement entouré de ses filles Gilda et Mireille, de son gendre Noël et de sa petite-fille Manon, Léon Landini vient de s’éteindre paisiblement ce dimanche 21 septembre 2025 à l’âge de 99 ans.
Il n’a pu atteindre, comme nous l’espérions tous, son 100e anniversaire, date à laquelle une rencontre officielle devait être organisée sur ses instances en l’honneur des Francs-Tireurs et Partisans de la Main-d’Oeuvre Immigrée, ces F.T.P.-M.O.I. dont Léon a inlassablement défendu et transmis la mémoire. À cette fin, Léon aura travaillé jusqu’au dernier jour avec sa fille Gilda, rédactrice en chef de la revue Étincelles, à l’établissement d’une brochure rappelant les états de service éclatants du Bataillon Carmagnole-Liberté (dont Léon présidait l’Amicale) dont Charles Tillon, commandant de tous les FTP de France, a pu dire qu’il était « le plus beau fleuron de la Résistance française armée ».
C’est ainsi que, dès l’âge de 16 ans, Léon s’est engagé dans le plus dangereux des combats, celui de la guérilla urbaine communiste. Il a participé en première ligne à des dizaines d’actions armées contre la Wehrmacht, à des attaques contre des trains militaires allemands, ainsi qu’à de nombreux déraillements. Arrêté à Lyon, torturé comme 52 de ses camarades morts sous les coups de Barbie et Cie, notre camarade est sorti de la guerre, à la fois officier FTP-MOI et… Grand Mutilé de Guerre. Pour faits de Résistance, Léon avait reçu de la main du président Mitterrand le grade d’Officier de la Légion d’honneur, une distinction qu’avait anticipée la Médaille de la Résistance.
Plaçant ses pas dans ceux de son père Aristide, un indomptable antifasciste italien qui avait dû s’enfuir en France, « seul pays au monde où figurait au fronton des mairies la devise Liberté, égalité, fraternité ! » , et suivant l’exemple héroïque de son frère aîné Roger (organisateur de la première action de résistance armée dirigée contre l’Occupant italien dès 1940 : un déraillement en gare de St-Raphaël visant à empêcher un train de marchandises de rallier l’Allemagne), fils cadet d’une famille rouge qui avait successivement reçu Cachin et (clandestinement) Togliatti, Léon, ainsi que sa sœur Hermine, elle aussi héroïne de la Résistance devenue par la suite secrétaire des parlementaires du PCF, aura symbolisé toute sa vie ce « fil rouge » qui a rattaché à travers l’histoire universelle la Révolution d’Octobre, les Fronts populaires antifascistes, la Résistance à l’Occupation nazie, les luttes du PCF d’après-guerre pour les « Jours heureux » promis par le CNR, et avec elles l’engagement inlassable des communistes pour les avancées sociales, la liberté des peuples, le socialisme international, la souveraineté de la France et la paix mondiale.
Exerçant successivement tous les métiers mais inflexiblement engagé pour son grand idéal patriotique et internationaliste, Léon avait fini par quitter la mort dans l’âme le PCF lorsque, sous la houlette d’un Robert Hue rivalisant avec Gorbatchev en matière de reniements, ce parti eut fini d’ôter de ses statuts la référence au marxisme-léninisme, au socialisme, au combat révolutionnaire et à la classe ouvrière tout en ralliant une « construction » européenne synonyme de démolition sociale et nationale. Pressé par ses amis Henri Alleg, Pierre Pranchère, Jacques Coignard, Simone Vachon, Bernard Parquet, Jean-Pierre Hemmen, Léon répondit sans hésiter à la demande de Geo Hage et de Georges Gastaud d’assumer la présidence exécutive du Pôle de Renaissance communiste en France créé en 2004. Comme il ne cessa alors de le proclamer : « Je n’ai pas abandonné le Parti : c’est le Parti qui m’a abandonné ».
Depuis lors, surmontant la douleur que lui avait causée la perte de son épouse Simone, qu’il soigna jusqu’au bout avec dévouement, Léon n’aura cessé de se battre pour l’indépendance française, pour les conquêtes sociales, pour la paix mondiale menacée par l’UE-OTAN, pour un socialisme-communisme de nouvelle génération. Constamment sur la brèche, Léon venait d’écrire une Lettre ouverte au maire de St-Raphaël, dont l’anticommunisme débridé s’est illustré par la récente érection d’un monument aux « victimes du communisme » dans la localité où, par une triste coïncidence, la « pierre de mémoire » dédiée au défunt Roger Landini par sa ville natale, venait d’être retirée « provisoirement ». Léon interpellait ainsi cet édile : les nazis que j’ai abattus sous l’Occupation sont-ils comptabilisés parmi lesdites « victimes »?
Inséparablement de ses qualités de dirigeant communiste, Léon était aussi cet homme plein d’humour, toujours prêt à entonner les chants du prolétariat italien et ceux de la Révolution française ; il était ce camarade fraternel, toujours poli et prévenant envers tous les travailleurs, ses frères. À demi-inconscient déjà sur son lit d’hôpital, Léon souriait encore et ouvrait grands les yeux quand ses filles lui passaient en sourdine La Jeune Garde!
Ami de la langue française, qu’il défendait contre le tout-anglais proliférant, Léon présidait l’Association COURRIEL. Pour son combat résistant, son engagement pacifique et sa lutte constante contre l’antisoviétisme devenu bellicisme russophobe, Léon avait été décoré par l’URSS. Il avait aussi reçu la Médaille de l’Amitié de la République de Cuba en raison de sa solidarité politique constante avec le socialisme cubain.
Inoubliable Léon, non seulement nous te regrettons de toute notre âme, mais, unis derrière l’étendard de Carmagnole-Liberté que tu as su porter au cœur du Panthéon, unissant avec le PRCF le drapeau rouge du combat social au drapeau tricolore de la France des travailleurs, nous te jurons de rester unis contre le fascisme résurgent, pour la paix, pour la reconstruction d’un parti communiste de combat, pour la renaissance d’une France « libre, forte et heureuse » et pour ces nouveaux Jours heureux auxquels tu as voué ta vie de lumière.
21 septembre 2025 – 14h
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