Le 06-08-2020
Par le Parti de la démondialisation
Le 9 juin 2020
Non, la mondialisation néolibérale n'est pas tombée du ciel. Il ne s'agit pas d'une évolution naturelle. Il s'agit d'un processus construit par les classes dominantes pour qui la libre concurrence sur de libres marchés permet la richesse maximun de tous... En réalité, seuls les capitalistes et leurs serviteurs en bénéficient. Les peuples, eux, sont soumis à la concurrence, à la guerre économique, à la précarité. Les Etats sont pris en otage pour servir au mieux les intérêts des multinationales et du capital financiarisé.
Les classes dominantes ont conçu un système mondialisé qui s’appuie sur quatre piliers : le libre-échange, les marchés financiers, les instances supranationales, dont l’Union européenne est l’institution la plus sophistiquée, et la guerre idéologique par le contrôle et la mobilisation des grands médias.
La mondialisation ne recherche pas l'enrichissement des cultures, la beauté des paysages ou le chemin vers un radieux équilibre mondial. La mondialisation c'est la bestialité du néolibéralisme qui marchandise à marche forcée, pille les pays et remet en cause la souveraineté des peuples et des États, c'est-à-dire la destruction de la démocratie et de la politique.
La Grèce est le dramatique exemple de la nocivité de ce système. Le FMI, la Commission européenne et la BCE ont formé une troïka pour dépecer ce pays au détriment du peuple et en le mettant sous tutelle.
Les quatre piliers de la mondialisation néolibérale
Le projet néolibéral, théorisé dès les lendemains de la Seconde Guerre mondiale, se déploie à partir de la fin des années 1960 et se généralise au début des années 1980. Son but essentiel est la suppression discrète et progressive de la souveraineté des États-nations, c’est-à-dire la destruction de la démocratie et de la politique. Tel est, en effet, le moyen le plus efficace pour interdire toute possibilité de politiques qui pourraient contrevenir aux intérêts des classes dominantes.
Ce projet repose sur quatre piliers :
Premier pilier : le libre-échange
Il ne met pas simplement des produits en concurrence, mais des systèmes sociaux, rendant à terme intenables les acquis sociaux substantiels obtenus dans les décennies d’après-guerre.
Deuxième pilier : la libéralisation financière
C’est le libre-échange appliqué à l’argent, permettant aux flux financiers et monétaires de spéculer massivement et immédiatement à l’échelle du globe, sans restriction. La production mondiale est alors réorganisée en privilégiant les sociétés sans protection sociale et à bas salaires (délocalisation particulièrement). Les États sont menacés de voir leur dette publique et leur économie productive déstabilisées s’ils n’exécutent pas docilement les principes cardinaux du néolibéralisme.
Troisième pilier : les traités internationaux et les institutions multilatérales
Ils sont les gardiens de l’ordre néolibéral mondial, tenant ce dernier hors de portée de toute pression démocratique. L’agencement de ces trois piliers vise à permettre l’activité la plus libre possible pour les firmes multinationales. Celles-ci, possédées par les classes dominantes, sont le vecteur fondamental de la captation du profit.
Quatrième pilier : la guerre idéologique par le contrôle et la mobilisation des grands médias
Engagée dès l’après-guerre par les néolibéraux comme Freidrich von Hayeck et les « pères de l’Europe » tel Monnet, elle a été menée en France par les hauts fonctionnaires acquis au néolibéralisme. Cette guerre lancinante et continue est reprise par Reagan et Thatcher, elle a trouvé des relais dans la « gauche » social-libérale, Tony Blair au Royaume-Uni, Gerhard Schröder en Allemagne, Jacques Delors et les socialistes en France à partir de 1983. L’objectif est d’imposer comme naturelles dans l’esprit des gens les valeurs du néolibéralisme – suprématie du marché, concurrence, esprit d’entreprise, réussite individuelle – au détriment des valeurs de solidarité représentées par le programme du Conseil national de la Résistance – protection sociale, services publics, entreprises nationales. Cette guerre idéologique permanente, menée pour assurer la pérennité du système, s’appuie sur les grands médias planétaires contrôlés par les classes dominantes. Dès les années 80, l’Union européenne a engagé une opération de « dérégulation » de la télévision et son ouverture à la concurrence.
Démondialiser consiste à retrouver la souveraineté nationale, c’est-à-dire la possibilité de la démocratie. Elle permettra de mettre un terme au libre-échange, à la financiarisation des économies, aux traités internationaux néolibéraux et aux institutions supranationales mises en place pour les appliquer. La prise de contrôle des filiales nationales des firmes multinationales et des firmes multinationales elles-mêmes dans leurs États d’origine, ainsi que des grands médias, portera un coup fatal aux classes dominantes dans les pays qui sauront organiser cette mobilisation.
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En savoir plus :
Le programme de démondialisation que le Pardem présente, pour résoudre les crises sociale, économique, environnementale, sécuritaire, politique, morale, afin de remettre notre pays debout, vise à sortir de la mondialisation néolibérale. Comme cette notion fait l’objet d’un flou savamment entretenu par les classes dirigeantes, les grands médias et tous ceux qui détestent la France ou qui se sentent impuissants et veulent communiquer leur inertie aux autres, nous voulons ici mettre les points sur les i.
Car pour mieux comprendre le processus de démondialisation à construire, il faut savoir comment s’est bâtie la mondialisation.
https://dev-54ta5gq-2kp2mv3h7kbb6.eu-4.platformsh.site/node/4935
Lire le 3e épisode : La mondialisation par le libre-échange
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