Le 14-12-2021
Par Lydie Fernandez, membre du Bureau politique du Parti de la démondialisation
Ils sont venus du bout du monde : les chefs d’Etat et quelques milliardaires pour célébrer une messe noire ! Les jets ont sillonné le ciel, les carburants ont flambé, les médias du monde entier se sont déplacés pour relayer ce qui est devenu un rituel morbide et obscène. Et des écologistes et des ONGistes ont manifesté, certains mêmes servant de cautions par leur présence dans les « débats ».
Plus les COP passent, plus le thermomètre grimpe et plus s’amenuisent les ambitions de réduire la dégradation de la biodiversité et des éco-systèmes, de la pollution, de l’agriculture industrielle et de la santé des populations.
Car comme l’a écrit Einstein, « Ce n’est pas avec ceux qui ont créé les problèmes qu’il faut espérer les résoudre. »
26e édition et la mascarade continue ! Polluante et onéreuse avec des déplacements indus et coûteux de tout ce petit monde de roublards à la solde des classes dominantes.
Bien naïf, bien écervelé celui qui croit à cette mise en scène des faux-semblants. Un leurre qui tente de convaincre les populations de la bonne volonté et des capacités des dirigeants et des puissants à prendre des mesures fiables. Des populations abreuvées de propagande quotidienne sur le réchauffement climatique et le zéro carbone, comme elles le sont de messages quotidiens sur la gravité de la « crise sanitaire », avec comme principe la stratégie du choc : peurs de toutes natures relayées par les médias et, pour ce qui nous concerne, d’un gouvernement de plus en plus tyrannique et traitre à la nation, à la solde des multinationales qui ont mis la main sur le monde et qui n’a qu’une seule ambition : permettre à l’oligarchie financière de s’enrichir toujours plus.
Obscène cette grand-messe de beaux habits où les chefs de gouvernement affichent en réalité au grand jour leur incapacité à mettre en œuvre des solutions vraiment efficaces pour corriger les dégâts causés à l’environnement et aux populations par une exploitation irraisonnée des ressources naturelles et un capitalisme prédateur.
Car un peu de sérieux, la « décarbonation » de l’économie est impossible si le système du libre-échange, bréviaire de la logique néolibérale mondialisée, n’est pas radicalement remis en cause. Ni le tout électrique, ni la numérisation de la société, ni l’agriculture industrielle, ni les marchés du carbone, ni le capitalisme vert prôné par le Forum économique mondial et son « grand reset », ni le « pacte vert » de l’Union européenne ne constituent des perspectives de solution aux problèmes. La tenue des COP est l’orchestration d’une fuite en avant qui n’a aucunement l’objectif de rendre la société plus juste et les conditions de vie plus saines.
La COP 26, pas plus que toutes les autres, n’a pas pris les décisions utiles et pertinentes. Aucune COP spectacle n’en prendra d’ailleurs jamais. Pour aider ardemment les adeptes des COP à s’armer de propositions nous suggérons quelques pistes, car oui il existe des solutions !
NOS PROPOSITIONS JETÉES A LA MER
- Sortir du libre-échange, supprimer vraiment les paradis fiscaux, supprimer les règles juridico-économico-financières supranationales d’essence anglo-saxonnes qui s’imposent aux États. Sortir de l’UE, véritable pilier du néolibéralisme et de la monnaie unique, l’euro.
- Changer les règles commerciales internationales et instaurer une coopération internationale contractualisée garantissant la souveraineté et l’équilibre des balances commerciales de chacun des pays, en s’inspirant de la Charte de la Havane et, en matière environnementale, de la déclaration de Cocoyoc.
- Restituer la souveraineté politique, économique, financière, monétaire, aux peuples et à leurs nations.
- Assortir cela d’un programme de ré-industrialisation sur le territoire national, de justice sociale, de nationalisations des secteurs clefs essentiels à une nation souveraine (énergie, grande distribution, transports, communications, éducation, santé, recherche, défense…).
- Rétablir et développer des services publics efficaces et dotés des moyens suffisants.
Ainsi, sera mené le combat contre le CO2, dont l’augmentation, due principalement aux activités industrielles et commerciales, est brandie uniquement pour culpabiliser les individus et surtout justifier le capitalisme vert. Terminés les tankers qui « carbonent » autant que le parc automobile mondial. Terminé le ballet des camions de tous pays sillonnant les routes, grâce aux traités internationaux signés par l’UE sans l’assentiment des peuples. L’effet sera visible : moins d’accident sur les routes, moins de pollution de l’air, moins de gaspillage d’énergies fossiles… Finie la déforestation forcenée qui favorise une monoculture intensive (agrocarburants entre autres) ou l’accaparement par les multinationales de forêts primaires dévastées…
Démocratie retrouvée par un changement des institutions avec la volonté de construire les conditions d’un bien-être collectif (que chacun puisse manger à sa faim, bon et sain, respirer un air dépollué, accéder à une eau assainie, vivre correctement des fruits de son travail…). Souveraineté économique rétablie. Ré-industrialisation adaptée aux contraintes environnementales. Agriculture repensée garantissant la souveraineté alimentaire. Ces changements radicaux et concrets règleront non seulement les questions environnementales traitées avec discernement, mais aussi une grande partie du chômage !
La démondialisation, la souveraineté nationale et populaire, la sortie du néolibéralisme, voilà les perspectives pour résoudre les maux des populations, elles qui subissent chaque jour les dérèglements environnementaux, le pillage des ressources naturelles et l’exploitation des hommes, des femmes et des enfants !
Le Pardem vous propose un programme concret pour y parvenir : à consulter sur www.pardem.org, rubrique programme.
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