Sortir de l‘Otan pour construire la paix

Image
Sortir de l'OTAN

 

Nous publions la suite de la partie II du programme du Pardem (partie 1 : https://www.pardem.org/le-peuple-souverain-savance-tyrans-descendez-au-cercueil).
La mondialisation, incluant ses institutions supranationales, est  l’adversaire de toute souveraineté et, par voie de conséquence, de la démocratie puisque la démocratie n’est que l’autre nom de la souveraineté populaire.
L’OTAN est le bras armé de la mondialisation néolibérale. Depuis la défaite américaine en Afghanistan, nous assistons à une montée en puissance du discours guerrier, en particulier anti-chinois et anti-russe, par les USA et ses supplétifs.
Macron, pour faire oublier l’échec de sa politique et celle de ses prédécesseurs dans l’Océan indien (https://www.pardem.org/australie-biden-roule-en-quad), participe activement à la politique de tension étasunienne en impliquant la France dans les menaces américaines et en rêvant d’une armée européenne à la botte de l’OTAN. Mais la souveraineté nationale n’est pas à dimension variable. Elle doit être pleine et entière.
C’est pourquoi, il faut se retirer de l’OTAN et agir pour le désarmement et la paix.

Se retirer de l’OTAN et agir pour le désarmement

L’OTAN est un instrument militaire dirigé par les États-Unis au service du capitalisme mondialisé pour veiller à la suprématie de ses intérêts. Elle dispose de bases militaires sur tous les continents, outrepasse les Nations unies et les règles du droit international, encourage la militarisation et l’escalade des dépenses militaires. En 2019, les pays membres de l’OTAN cumulent 72% des dépenses militaires mondiales. Elle assoit la domination économique, politique et diplomatique des pays capitalistes et pour commencer le plus puissant d’entre eux, les États-Unis, très conscients de l’importance stratégique de la perpétuation de leur puissance militaire.
En 1949, à sa création, cette alliance militaire avait été présentée comme ayant pour but de « protéger » les pays occidentaux signataires (Amérique du Nord et Europe occidentale non communiste) de la menace militaire soviétique, réelle ou supposée. Pourtant, à cette époque, l’Union soviétique et ses alliés, détruits par la guerre, étaient bien incapables d’attaquer les pays occidentaux ! L’OTAN, dès l’origine, se révélait ainsi comme une alliance offensive et non défensive.
L’OTAN entraîna les pays occidentaux dans une vassalisation militaire et économique assumée par rapport aux États-Unis.
Le général de Gaulle n’admettait pas la perte évidente de souveraineté et d’indépendance en politique étrangère qu’impliquait ce traité militaire, et la contrainte que des troupes françaises soient commandées par des généraux étrangers lui était odieuse. En 1966, au terme de huit ans de tensions avec l’OTAN, il décidait la sortie de la France du commandement intégré, les troupes américaines étaient obligées de quitter leurs bases en France.
Après l’éclatement de l’URSS en 1991, on aurait pu croire que l’OTAN allait se dissoudre puisqu’elle n’avait plus de raison d’être. Mais il n’en a rien été, elle s’est trouvée un nouvel objectif : assurer sur le continent européen, et désormais au-delà, la stabilité de l’ordre mondial néolibéral. Elle attisa les conflits nationaux en Yougoslavie, ennemie déclarée, dans laquelle elle mena une guerre dite « humanitaire ». Ce fut le laboratoire d’un nouveau concept stratégique et de la nouvelle idée que les États-Unis avaient de l’OTAN. Les pays européens ne devaient plus être libres de concevoir une diplomatie, une politique extérieure et un commandement militaire indépendants des États-Unis.
En 1999, le deuxième « nouveau concept stratégique de l’OTAN » a été élaboré. Il fixe comme objectif de « sauvegarder - par des moyens politiques et militaires - la liberté et la sécurité » de l’Amérique du Nord et de l’Europe. Son rôle n’est plus dès lors limité à son cadre historique euro-atlantique. L’attentat du 11 septembre 2001 contre les tours jumelles de New York, si horrible soit-il, fut une extraordinaire opportunité pour cette organisation. L’OTAN s’était enfin trouvé un véritable nouvel ennemi authentique : le terrorisme non-étatique dont l’avantage était de ne pas être limité à un pays. Il était multiforme et il devenait possible pour l’OTAN d’intervenir partout.
C’est ainsi que le 7 octobre 2001, les forces états-uniennes envahissaient l’Afghanistan pour détruire le régime des talibans. Vingt ans après, on ne peut que constater l’échec de cette stratégie.
En 2003, les États-Unis devaient également subir un échec, lorsque George W. Bush, inventant l’existence d’armes de destruction massive en Irak, décida d’envahir ce pays. Il ne put le faire au nom de l’OTAN, la France et l’Allemagne ne l’ayant pas suivi.
L’été 2008, les États-Unis ont subi un troisième échec, lorsqu’ils incitèrent la Géorgie à attaquer certaines de ses républiques autonomes qui s’étaient trop émancipées.
La Russie intervint et mit un coup d’arrêt à la progression de l’OTAN dans les anciennes républiques soviétiques, Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan.
Depuis la fin de l’URSS en 1991, les États-Unis n’ont de cesse que de vouloir faire entrer l’Ukraine dans l’OTAN, menaçant ainsi la Russie, et attisant les tensions.
L’OTAN a signé des partenariats avec l'Ukraine, la Géorgie, l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la plupart des pays méditerranéens. La toile de l’OTAN s’étend à des « partenaires d’opérations » puisque 18 pays non-membres de l’OTAN ont même participé aux opérations en Afghanistan : l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Ukraine, la Corée du Sud, le Japon, l’Inde, l’Indonésie, etc. La Chine participe à des patrouilles communes de lutte contre la piraterie dans le golfe d’Aden.
Le 19 février 2009, dans une résolution sur « le rôle de l’OTAN dans l’architecture de sécurité de l’UE », les eurodéputés affirmaient « qu’un consensus réel, global et démocratique entre l’Union européenne et l’OTAN est un aspect essentiel de la mise en œuvre de cette stratégie, fondée sur un consensus sécuritaire entre l’Union européenne et les États-Unis d’Amérique ». Le texte, qui revendique un « partenariat encore plus étroit » entre l’UE et l’OTAN dans « des domaines tels que le terrorisme international [...], la criminalité organisée, les cyber-menaces, la dégradation de l’environnement, les catastrophes naturelles et autres » a été adopté de justesse, notamment grâce aux voix du Parti socialiste européen (PSE).

Les 3 et 4 avril 2009, les chefs d’État des pays membres de l’OTAN « fêtaient » son 60e anniversaire à Strasbourg dans une ville barricadée. Les contre-manifestants, bien qu’autorisés à défiler à 4 km du centre, furent dispersés violemment. C’est à l’occasion de ce sommet que le président de la République d'alors, Nicolas Sarkozy, annonçait le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN.

Au sommet de Lisbonne de 2010, l’UE a déclaré être déterminée à renforcer le partenariat stratégique OTAN–UE.
À Varsovie, en juillet 2016, l’UE et l’OTAN ont dressé une liste des domaines dans lesquels elles souhaitaient intensifier leur coopération compte tenu des défis communs auxquels elles étaient confrontées à l’est et au sud : lutte contre les menaces hybrides, accroissement de la « résilience » , renforcement des capacités de défense, cyberdéfense, sûreté maritime, exercices, etc. Les ministres des Affaires étrangères des pays de l'OTAN ont ensuite entériné, en décembre 2016, une déclaration accompagnée d’un ensemble de quarante-deux mesures communes visant à faire avancer la coopération entre l'OTAN et l'UE. Trente-deux nouvelles mesures ont été arrêtées en décembre 2017.
Dans une déclaration conjointe signée le 10 juillet 2018, l’UE et l’OTAN ont convenu de progresser rapidement sur les questions liées à la mobilité militaire, à la lutte contre le terrorisme, à l’amélioration de la résilience face aux risques chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires, ainsi qu’à la promotion de l’action « femmes, paix et sécurité ».

Lors du sommet de l’OTAN (à Bruxelles, en juillet 2018), les dirigeants des pays de l’OTAN ont souhaité le développement, au niveau européen, de capacités de défense « cohérentes et complémentaires » qui ne fassent pas double emploi avec celles de l’OTAN dans la zone euro­-atlantique, Pour cela, une contribution financière plus importante, imposée par le président américain Donald Trump, a été actée.
L'OTAN et l'UE ont actuellement vingt-deux membres en commun et continuent l’élargissement de l’OTAN à marche forcée.

L’OTAN est le tuteur armé de l’Union européenne

Le Traité de Lisbonne stipule que « la politique de l’Union » doit être « compatible avec la politique » arrêtée dans le cadre de l’OTAN (TUE 27/42-2), et que « au cas où un État membre serait l’objet d’une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir, conformément à l’article 51 de la Charte des Nations unies. […] Les engagements et la coopération dans ce domaine demeurent conformes aux engagements souscrits au sein de l’OTAN » (TUE 27/42-7).
Même si certains pays de l’UE, comme l’Autriche et l’Irlande, se disent neutres, ils doivent suivre les recommandations de l’OTAN et augmenter leurs dépenses d’armement puisque « les États membres s’engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires » (Art. 28-A-3). En Europe, l’OTAN aggrave les tensions, alimente la course aux armements avec le prétendu "bouclier" antimissiles, un arsenal nucléaire gigantesque, et la doctrine de « première frappe nucléaire ».
Rappelons que les pays membres de l’OTAN sont contraints par le processus de « planification des forces » à l’achat de matériel américain et à la mise en place des normes de l’armée américaine, afin d’assurer l’interopérabilité des forces de l’alliance sous la direction américaine. Ces questions ne sont évidemment pas que techniques ou économiques, elles sont bien stratégiques puisque, au terme de cette intégration, il devient impossible à un pays d’exercer la moindre souveraineté militaire nationale, ce qui est bien sûr le but principal recherché par les Etats-Unis.
Le Parti de la démondialisation se prononce évidemment pour le découplage technique et des normes entre les matériels français et ceux de l’OTAN.
L’OTAN demande que les pays membres consacrent 2% de leur PIB aux dépenses d’armement, l'objectif à terme étant de 4%, mais la crise aidant, seuls 6 membres sur 28 remplissent cet objectif. L’OTAN constate avec tristesse que c’est son point faible...
La stratégie de l’OTAN est basée sur la force et la menace, le but étant de défendre les intérêts des classes dominantes occidentales, avec leur système politique et économique.
La France doit se retirer immédiatement de l’OTAN, institution militaire dirigée par les États-Unis d’Amérique chargée d’entretenir une guerre froide permanente contre la Russie et de jouer le rôle de gendarme du monde. La France doit trouver des alliances avec les pays qui contestent l’hégémonie américaine, et par conséquent avec la Russie parce que c’est un pays européen avec lequel nous devons chercher des coopérations en nous démarquant du climat antirusse alimenté par les classes dominantes européennes. Ce retrait doit être total. Il ne s’agit pas simplement de se retirer du commandement intégré (de son vrai nom « comité des plans de défense ») ou du groupe des plans nucléaires comme le fit le général de Gaulle en 1966, mais de rompre toute relation avec l’OTAN et d’arrêter le financement de sa stratégie au service des intérêts étatsuniens. Ceci sera facilité par les contradictions internes et les contestations, de plus en plus nombreuses, de la part de ses pays membres.
Le lien entre la Nation et ses armées doit être réaffirmé. La politique de défense doit être menée au service de la souveraineté de la Nation, afin de conserver notre indépendance face au pouvoir hégémonique de la puissance dominante. Les armées françaises ont pour rôle la protection de la République.

Lutter pour le désarmement nucléaire

L'arme nucléaire fait l'objet d'un régime juridique international particulier ayant un double but. Il s’agit, d’abord, d’en prévenir la prolifération au-delà d'un cercle restreint d'États « dotés de l'arme nucléaire ». C’est le but du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) entré en vigueur le 5 mars 1970, pour une durée initiale de 25 ans. Les conférences d'examen ont lieu tous les cinq ans. Lors de la Conférence de 1995 chargée d'examiner le Traité et la question de sa prorogation, le Traité a été prorogé pour une durée indéfinie. Il distingue les États dotés d'armes nucléaires des États non dotés d'armes nucléaires. Les États dotés d'armes nucléaires sont ceux qui ont fait exploser une arme nucléaire ou un autre dispositif explosif nucléaire avant le 1er janvier 1967. Ces pays sont la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et l'Union soviétique (aujourd'hui la Fédération de Russie). Les États non dotés d'armes nucléaires sont les États signataires qui renoncent à acquérir des armes nucléaires.
Ce traité comporte quatre dispositions principales inscrites dans ses six premiers articles :
1.- Les États dotés d'armes nucléaires s'engagent à ne pas transférer d'armes nucléaires ni à aider un État non doté d'armes nucléaires à acquérir des armes nucléaires, de technologies connexes, ou le contrôle de telles armes et dispositifs. Les États non dotés d'armes nucléaires s'engagent à ne pas accepter le transfert d'armes nucléaires et à ne pas en fabriquer.
2.- Des garanties sont créées pour s’assurer que les produits fissiles spéciaux fabriqués ou utilisés dans les installations nucléaires des États non dotés d'armes nucléaires servent uniquement des fins pacifiques. Ces garanties sont gérées par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
3.- Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires reconnaît le droit de chaque État signataires de développer la recherche, la production et l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. Il autorise les États dotés d'armes nucléaires à aider les États non dotés d'armes nucléaires à exploiter les technologies nucléaires à des fins pacifiques.
4.- Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires exhorte les États signataires à poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures relatives au désarmement nucléaire et sur un traité de désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace.
Le régime juridique de l’arme nucléaire jette ensuite les bases de la disparition progressive de l’arme nucléaire, inscrite dans le TNP : réduction des capacités militaires, arrêt des essais nucléaires par le biais du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE), signé le 24 septembre 1996, et dont 158 États sont signataires, et ouverture de négociations en vue d’un traité sur l’arrêt de la production de matières fissiles.
Le TICE prévoit que les États signataires s'engagent à ne pas effectuer d'explosion expérimentale d'arme nucléaire ou d'autre explosion nucléaire. Il prévoit un important régime de vérification, et notamment la création d'un Système de surveillance international, des inspections sur place ainsi que des mesures de confiance. Le Système de surveillance international comprend des installations déployées dans le monde entier pour la surveillance sismologique, la surveillance des radionucléides, la surveillance hydroacoustique et la surveillance par détection des infrasons. Ces installations doivent transmettre des données au Centre international de données qui les analyse.
Le document final adopté par la Conférence d’examen du TNP en mai 2010 comprend un plan d’action concret et équilibré sur le désarmement nucléaire, de même que sur les deux autres piliers du traité (lutte contre la prolifération et usages pacifiques de l’énergie nucléaire).

Dans le domaine du désarmement nucléaire, les priorités portent plus particulièrement sur :
- l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE)
- le lancement de la négociation d’un traité interdisant la production de matières fissiles pour les armes nucléaires ("cut off") ;
- la réduction des deux arsenaux nucléaires les plus importants, la Russie et les États-Unis possédant encore à ce jour près de 95% du stock mondial d’armes nucléaires.
Une résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies, adoptée à l'initiative des États-Unis le 16 décembre 1993, appelait à la négociation d'un traité « non discriminatoire, multilatéral et internationalement et effectivement vérifiable interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d'armes et d'autres dispositifs explosifs nucléaires ». Le 29 mai 2009, la Conférence du désarmement décidait d'établir un groupe de travail chargé de négocier un traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d'armes nucléaires.
Quatre des cinq États dotés d'armes nucléaires, au sens du TNP, ont déclaré qu'ils avaient cessé de manière définitive la fabrication de matières fissiles pour les armes nucléaires (États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France). La France a cessé la production de plutonium de qualité militaire en 1992 et celle d'uranium hautement enrichi en 1996, les usines de Marcoule et Pierrelatte ont été fermées et sont en cours de démantèlement. La Chine en revanche n'a pas formellement déclaré de moratoire. Elle aurait suspendu sa production, mais aucun élément n'atteste qu'elle est clairement engagée à ne pas accroître son stock de matières fissiles en vue d'un développement de son arsenal nucléaire. Le TICE, s’il était adopté, serait un obstacle à la validation de nouveaux concepts d'armes nucléaires et donc à l'amélioration qualitative des arsenaux existants comme à l'accession de nouveaux États à l'arme nucléaire. Un traité interdisant la production de matières fissiles à usage militaire serait avant tout un instrument de désarmement.
Par la résolution 1887 adoptée par le Conseil de sécurité le 24 septembre 2009, il a été réaffirmé son engagement à « œuvrer à un monde plus sûr pour tous et à créer les conditions pour un monde sans armes nucléaires, conformément aux objectifs énoncés dans le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, d’une manière qui promeuve la stabilité internationale, et sur la base du principe d’une sécurité non diminuée pour tous. » La France doit s’inscrire dans cette logique.
Sur le plan bilatéral, la première étape fut la signature du Traité d’interdiction partielle des essais nucléaires, signé en 1963 à Moscou, par les États-Unis, l'URSS et la Grande-Bretagne. Le Traité de désarmement nucléaire signé à Moscou le 24 mai 2002 par le président américain George W. Bush et le président russe Vladimir Poutine, engageait les deux États à réduire des deux-tiers leur arsenal d'armes nucléaires stratégiques qui avait pour objectif de passer de 6 000 têtes nucléaires environ à 1 700/2 200 chacun d'ici 2012.
Le 8 avril 2010, un nouveau Traité (New START) était signé entre les États-Unis et la Russie.
Il visait à remplacer START 1 qui avait expiré le 5 décembre 2009. Il prévoit notamment : la limitation à 1 500 du nombre d’ogives dans chacun des deux pays, soit environ 30% de moins que le nombre actuellement autorisé, la limitation à 800 du nombre de missiles intercontinentaux embarqués à bord de sous-marins et de bombardiers, ainsi que la vérification sur place des installations nucléaires et l’échange de données entre les deux pays. Établi pour cinq ans, et entré en vigueur pour 10 ans en février 2011, sa prolongation est incertaine.
Par ailleurs, les armes nucléaires ont besoin de vecteurs non pilotés (engins, missiles...) dont la possession et la fabrication ne font pas encore l'objet de réglementation internationale. Le 16 avril 1987, des « directives pour les transferts sensibles se rapportant aux missiles » ont été publiées. Elles représentent l'acte fondateur du Régime de contrôle de la technologie des missiles (RCTM), plus connu sous le sigle anglais MTCR (Missile Technology Control Regime).
Le MTCR comptait 35 membres en 2020. Les directives du MTCR ont pour but de « limiter les risques de prolifération des armes de destruction massive (armes nucléaires, chimiques et biologiques) par le biais d'un contrôle des transferts susceptibles de contribuer à des systèmes de lancement (autres que les avions pilotés par l'homme) de telles armes. » Dans le cadre du MTCR, 93 pays ont ensuite adopté à La Haye, le 25 novembre 2002, le Code international de conduite contre la prolifération des missiles balistiques (HCOC). C'est le premier instrument global de non-prolifération concernant spécifiquement des vecteurs susceptibles d'emporter des armes de destruction massive. Il a pour but d'assurer une plus grande transparence dans le développement et les essais de missiles balistiques. Il est signé notamment par les États-Unis, la Russie et les quinze pays de l'Union européenne de l’époque. En 2020, le HCOC a été signé par 143 Etats. Les pays signataires du Code s'engagent à faire une déclaration annuelle décrivant leurs programmes.

Pour le Pardem, l’action de la France en matière de désarmement doit viser à construire un monde plus sûr, fondé sur la règle de droit et sur la sécurité collective.

Il s’agit de prévenir les menaces contre la paix, de respecter le droit à la légitime défense, de refuser la course aux armements et de progresser vers le désarmement général et complet. La France doit veiller à maintenir son arsenal nucléaire au niveau le plus bas possible, compatible avec le contexte stratégique, en application d’un principe de stricte suffisance. Parallèlement, conformément aux objectifs du TNP en matière de désarmement nucléaire et de désarmement général et complet, la France doit s’engager activement et de façon concrète en faveur du désarmement, à titre national et au plan international.
Par son programme de transfert de la technologie nucléaire à Israël, la France porte une lourde responsabilité dans le développement de l’insécurité au Moyen-Orient. Cependant, dans son histoire plus récente, elle a réalisé des efforts conséquents en matière de désarmement nucléaire qu’elle doit poursuivre :
- premier État, avec le Royaume-Uni, à avoir signé et ratifié le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) ;
- premier État à avoir décidé la fermeture et le démantèlement de ses installations de production de matières fissiles pour les armes nucléaires ;
- seul État doté d’armes nucléaires à avoir démantelé, de manière transparente, son site d’essais nucléaires situé dans le Pacifique ;
- seul État à avoir démantelé ses missiles nucléaires sol-sol ;
- seul État à avoir réduit volontairement d’un tiers le nombre de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) ;
- achèvement de la réduction d’un tiers du nombre d’armes nucléaires, de missiles et d’avions de la composante aéroportée.
Le TNP est placé sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Son effort porte surtout sur les moyens de maintenir le monopole nucléaire des grandes puissances. Les considérations énergétiques pour les pays pauvres, par exemple, non dotés de capacités nucléaires, sont négligées. Ses fonctions sont détournées, une complaisance totale est accordée à des pays comme Israël ou le Pakistan.
La France, en outre, devra agir pour que les actions de désarmement ne se limitent pas aux seules mesures de réduction des arsenaux, mais incluent des efforts de transparence, essentiels pour bâtir la confiance. C’est la raison pour laquelle la France a été le premier État doté de l’arme nucléaire à annoncer le plafond total de son arsenal (moins de 300 armes nucléaires).
La France doit s’engager à réduire encore cet arsenal de moitié en 5 ans.
Il importe aussi de ne pas déconnecter le désarmement nucléaire de la sécurité collective et de l’état du contexte stratégique. Les négociations internationales ne doivent pas uniquement concerner les arsenaux nucléaires, mais aussi la défense anti-missile, les capacités conventionnelles et l’espace.
L’arme nucléaire, pour la France, doit avoir une fonction dissuasive et son recours ne serait envisageable que dans sa fonction défensive, uniquement dans le cas d’une agression nucléaire. Son seul objet doit être d’empêcher une agression d’origine étatique contre les intérêts vitaux du pays, d’où qu’elle vienne et quelle qu’en soit la forme. Ces intérêts vitaux comprennent, en particulier, les éléments constitutifs de son identité et de son existence en tant qu’État-nation, notamment le territoire, la population, ainsi que le libre exercice de sa souveraineté.
À côté du risque d’invasion par une autre puissance, peu probable à court terme mais toujours présent sur un horizon de plus long terme, d’autres menaces pèsent sur la sécurité du pays. Des arsenaux nucléaires considérables subsistent dans le monde. La prolifération des armes nucléaires, biologiques, chimiques ainsi que celle des missiles balistiques et de croisières s’amplifient.

Demain, les progrès technologiques peuvent créer de nouvelles menaces

Face à la diversité des situations auxquelles la France pourrait se trouver confrontée, la crédibilité de notre dissuasion reposera sur la possibilité pour le gouvernement de la France de disposer, de façon indépendante, d’une gamme d’options suffisamment large et d’un ensemble de moyens diversifiés.

Le Parti de la démondialisation est pour une coopération pacifique avec tous les pays du monde. Cependant, dans la mesure où la France disposerait d’un gouvernement souverain prenant des mesures en faveur des classes dominées et se détachant de l’ordre néolibéral mondial, elle deviendrait la cible des pays les plus réactionnaires et donc de leur instrument qu’est l’OTAN. Elle devrait par conséquent rétablir une forme de conscription, la défense du territoire national devant être l’affaire de toutes et de tous et reposer sur une armée populaire et républicaine. Il faudra former un encadrement militaire dévoué, garant de l’indépendance nationale et respectueux de la légalité républicaine.
Les armées (terre, air, mer) devront être restructurées pour assurer immédiatement la défense du territoire. Si le Parti de la Démondialisation est favorable à la disparition totale et la plus rapide possible des armes nucléaires, il considère que la dénucléarisation doit être générale et parallèle : toutes les puissances nucléaires doivent réduire leurs armes ensemble dans le cadre des négociations internationales. En attendant, la France devra maintenir une force nucléaire défensive et dissuasive opérationnelle.
Insistons une nouvelle fois sur le fait que le nucléaire militaire présente un risque majeur de dissémination, son utilisation menace l’existence même de la planète. La France doit donc participer activement aux négociations internationales concernant le désarmement nucléaire. Toutefois, le désarmement devra s’opérer simultanément entre les pays disposant de l’armement nucléaire, de sorte qu’aucun d’entre eux, à aucun moment du processus de décélération, ne puisse disposer de l’avantage sur les autres. Dans ce cadre la France conservera et entretiendra son armement nucléaire et ne le démantèlera pas de manière unilatérale. En cas de démantèlement général contrôlé, la France signera le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) du 7 juillet 2017 (entrée en vigueur le 22 janvier 2021).

Lutter contre la production, l’achat, la vente et l’utilisation de mines antipersonnel

Signée par 122 gouvernements à Ottawa (Canada) en décembre 1997, la Convention sur l’interdiction des mines compte 164 États en 2020. Elle impose une interdiction totale des mines terrestres antipersonnel. La convention sur les bombes à sous-munitions signée à Oslo est entrée en vigueur le 1er août 2010. Elle interdit totalement l’emploi, la production, le stockage et le transfert de cette catégorie d’armes et prévoit leur enlèvement et leur destruction à l'horizon 2025.
Les bombes à sous-munitions présentent les mêmes dangers que les MAP (mines antipersonnel) à savoir être non discriminantes, toucher surtout les civils et garder un pouvoir destructeur des dizaines d’années après la fin des conflits. Un certain nombre d'États ont d'ores et déjà pris des mesures unilatérales en ce qui concerne la production, l'exportation ou l'utilisation des mines antipersonnel. La France a renoncé à produire des mines antipersonnel en 1995. La France avait déjà cessé les exportations depuis 1986. La France maintiendra cette position et agira fermement auprès de pays non-signataires.

SUITE A VENIR MAIS POUR Y ACCÉDER DÈS MAINTENANT VOUS POUVEZ VOUS CONNECTER SUR :
https://www.pardem.org/partie-ii-du-programme-du-pardem